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venerdì 4 luglio 2014

UMBERTO CERIO TRADUCE ARTHUR RIMBAUD

Umberto Cerio collaboratore di Lèucade

UMBERTO CERIO COLLABORATORE DI LEUCADE TRADUCE ARTHUR RIMBAUD


ARTHUR RIMBAUD


ARTHUR RIMBAUD


LE DORMEUR DU VAL

C’est un trou de verdure où chante un rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayon.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pale dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges a coté droit.

(da : Poesie)     


IL DORMIENTE DELLA VALLE

Vi è una valle verde dove canta un fiume
aggrappando follemente alle erbe stracci
d’argento; dove il sole, dalla fiera montagna,
brilla; è una piccola valle di raggi schiumosi.

Un giovane soldato, bocca aperta, testa nuda,
la nuca bagnata nel fresco crescione blu,
dorme; è steso sull’erba, sotto la nube,
pallido nel suo letto verde, ove piove la luce.

I piedi tra i gladioli, dorme. Sorridendo
come un fanciullo malato, fa un sonnellino:
e tu cullalo, Natura, caldamente. Ha freddo.

Non i profumi fanno fremere la sua narice;
dorme nel sole, la mano sul petto,
tranquillo. Sul lato destro ha due rossi buchi.


MA BOHÈME

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevée ;
Mon paletot aussi devenait  idéal ;
J’allai sous le ciel, Muse ! et j’était ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
-Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma cours
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
-Mes étoiles au ciel avaient un doux frou- frou

Et je l’écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre ou je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vie de vigueur;

Où rimant au milieu des ombres fantastiques,
Come des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

(da : Poesie)


LA MIA BOHÈME

Me ne andavo, i pugni nelle tasche rotte;
il mio pastrano divenuto ideale;
andavo sotto il cielo, o Musa, tuo fedele;
oh! là! là! quanti splendidi amori ho sognato!

I miei soli calzoni avevano un largo buco.
Puccetto sognante, sgranavo nella mia corsa,
delle rime. La mia locanda era l’Orsa Maggiore.
Le mie stelle in cielo avevano un dolce fru- fru

ed io le ascoltavo, seduto ai bordi delle strade,
quelle buone sere di settembre, ove gocce sentivo
di rosé sulla mia fronte, come un vino vigoroso;

dove, rimando in mezzo a fantastiche ombre,
come delle lire, stringevo gli elastici
delle mie scarpe ferite, un piede sopra il mio cuore.


Da:   LE BATEAU IVRE
……………………………………………………
J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des  écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d’argent, flots nacreur, cieux de braises !
échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géant dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noir parfums !

J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
-Des écume de fleurs ont bercé mes dérades
Et d’ineffable vents m’on ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montai vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu’un femme à genoux…

Presque ile, ballotant sur mes bords les querelles
Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsque a travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ;
……………………………………………………
(da : Poesie)
 

 Da : IL BATTELLO EBBRO
…………………………………………..
Vidi fermentare enormi paludi, nasse
ove tra i giunchi marcisce un Leviatano!
crolli d’acqua in mezzo alle bonacce,
e lontano verso baratri precipitosi!

Ghiacciai, soli d’argento, flutti perlacei, cieli di braci!
orribili incagli al fondo di golfi scuri
ove serpenti giganti divorati da cimici
piombano, da alberi  storti, con neri odori!

Avrei voluto mostrare ai bambini le orate
dell’onda azzurra, quei pesci dorati e quelli cantanti.
-Schiume di fiori hanno cullato le mie bordate
e ineffabili venti mi hanno alato a istanti.

A volte, martire stanco dei poli e delle zone,
il mare coi singhiozzi mi cullava dolcemente
spingendo verso di me i suoi fiori d’ombra dalle gialle
ventose, ed io restavo come donna inginocchiata.

Penisola che agitava sui miei bordi i litigi
ed i letami di uccelli chiassosi dagli occhi biondi.
E vogavo, mentre tra i miei fragili legami
degli annegati scendevano a dormire, a ritroso.

Ora io, battello perduto sotto capelli di anse,
gettato dall’uragano nell’aria senza uccelli,
io, che mai corazzate o vele delle Anse
avrebbero ripescato la mia carcassa ebbra di acqua;
…………………………………………………………….

              
VEILLEÈS

C’est le repos éclairé,  ni fièvre, ni langueur, sur le lit ou le pré.
C’est l’ami ni ardent ni faible. L’ami.
C’est l’aimée ni tourmentante ni tourmentée. L’aimée.
L’air et le monde point cherchés. La vie.
-était-ce donc ceci ?
-Et le rêve fraichit.
………………………………………..

(da : Illuminations)


VEGLIE

E’ il riposo luminoso, né febbre né languore, sul letto o sul prato.
E’ l’amico né ardente né debole. L’amico.
E’ l’amata né tormentosa né tormentata. L’amata.
L’aria e il mondo non cercati. La vita.
Era questo dunque, proprio questo?
E il sogno rinfresca.
…………………………………….


MARINE

Les chars d’argent et de cuivre -
Les proues d’acier et d’argent -
Battent l’écume, -
Soulèvent les souches des ronces.
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l’est,
Vers les piliers de la foret, -
Vers les futs de la jetée,
Don l’angle est heurté par des tourbillons de lumière.

(da : Illuminationes)


MARINA

I carri d’argento e di rame _
le prue d’acciaio e d’argento _
battono le schiume, _
sollevano i ceppi dei rovi.
Le correnti della landa,
e gli immensi solchi del riflusso,
in circolo corrono ad est,
verso i pilastri della foresta, _
verso i fusti del molo
in un angolo investito da turbini di luce.






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