Umberto Cerio collaboratore di Lèucade |
UMBERTO CERIO COLLABORATORE DI LEUCADE TRADUCE ARTHUR RIMBAUD
ARTHUR RIMBAUD
LE DORMEUR DU VAL
C’est un trou de verdure où chante un
rivière
Accrochant follement aux herbes des
haillons
D’argent ; où le soleil, de la
montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui
mousse de rayon.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête
nue,
Et la nuque baignant dans le frais
cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans
l’herbe, sous la nue,
Pale dans son lit vert où la lumière
pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort.
Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un
somme :
Nature, berce-le chaudement : il
a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa
narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa
poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges a
coté droit.
(da :
Poesie)
IL
DORMIENTE DELLA VALLE
Vi
è una valle verde dove canta un fiume
aggrappando
follemente alle erbe stracci
d’argento;
dove il sole, dalla fiera montagna,
brilla;
è una piccola valle di raggi schiumosi.
Un
giovane soldato, bocca aperta, testa nuda,
la
nuca bagnata nel fresco crescione blu,
dorme;
è steso sull’erba, sotto la nube,
pallido
nel suo letto verde, ove piove la luce.
I
piedi tra i gladioli, dorme. Sorridendo
come
un fanciullo malato, fa un sonnellino:
e
tu cullalo, Natura, caldamente. Ha freddo.
Non
i profumi fanno fremere la sua narice;
dorme
nel sole, la mano sul petto,
tranquillo.
Sul lato destro ha due rossi buchi.
MA BOHÈME
Je m’en allais, les poings dans mes
poches crevée ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allai sous le ciel, Muse ! et
j’était ton féal ;
Oh ! là ! là ! que
d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large
trou.
-Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans
ma cours
Des rimes. Mon auberge était à la
Grande-Ourse.
-Mes étoiles au ciel avaient un doux
frou- frou
Et je l’écoutais, assis au bord des
routes,
Ces bons soirs de septembre ou je
sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vie de
vigueur;
Où rimant au milieu des ombres
fantastiques,
Come des lyres, je tirais les
élastiques
De mes souliers blessés, un pied près
de mon cœur !
(da : Poesie)
LA
MIA BOHÈME
Me
ne andavo, i pugni nelle tasche rotte;
il
mio pastrano divenuto ideale;
andavo
sotto il cielo, o Musa, tuo fedele;
oh!
là! là! quanti splendidi amori ho sognato!
I
miei soli calzoni avevano un largo buco.
Puccetto
sognante, sgranavo nella mia corsa,
delle
rime. La mia locanda era l’Orsa Maggiore.
Le
mie stelle in cielo avevano un dolce fru- fru
ed
io le ascoltavo, seduto ai bordi delle strade,
quelle
buone sere di settembre, ove gocce sentivo
di
rosé sulla mia fronte, come un vino vigoroso;
dove,
rimando in mezzo a fantastiche ombre,
come
delle lire, stringevo gli elastici
delle
mie scarpe ferite, un piede sopra il mio cuore.
Da:
LE BATEAU IVRE
……………………………………………………
J’ai vu fermenter les marais énormes,
nasses
Où pourrit dans les joncs tout un
Léviathan !
Des
écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres
cataractant !
Glaciers, soleils d’argent, flots
nacreur, cieux de braises !
échouages hideux au fond des golfes
bruns
Où les serpents géant dévorés des
punaises
Choient, des arbres tordus, avec de
noir parfums !
J’aurais voulu montrer aux enfants ces
dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces
poissons chantants.
-Des écume de fleurs ont bercé mes
dérades
Et d’ineffable vents m’on ailé par
instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des
zones,
La mer dont le sanglot faisait mon
roulis doux
Montai vers moi ses fleurs d’ombre aux
ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu’un femme à
genoux…
Presque ile, ballotant sur mes bords
les querelles
Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs
aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsque a travers mes
liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à
reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux
des anses,
Jeté par l’ouragan dans l’éther sans
oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers
des Hanses
N’auraient pas repêché la carcasse
ivre d’eau ;
……………………………………………………
(da : Poesie)
Da : IL BATTELLO EBBRO
…………………………………………..
Vidi
fermentare enormi paludi, nasse
ove
tra i giunchi marcisce un Leviatano!
crolli
d’acqua in mezzo alle bonacce,
e
lontano verso baratri precipitosi!
Ghiacciai,
soli d’argento, flutti perlacei, cieli di braci!
orribili
incagli al fondo di golfi scuri
ove
serpenti giganti divorati da cimici
piombano,
da alberi storti, con neri odori!
Avrei
voluto mostrare ai bambini le orate
dell’onda
azzurra, quei pesci dorati e quelli cantanti.
-Schiume
di fiori hanno cullato le mie bordate
e
ineffabili venti mi hanno alato a istanti.
A
volte, martire stanco dei poli e delle zone,
il
mare coi singhiozzi mi cullava dolcemente
spingendo
verso di me i suoi fiori d’ombra dalle gialle
ventose,
ed io restavo come donna inginocchiata.
Penisola
che agitava sui miei bordi i litigi
ed
i letami di uccelli chiassosi dagli occhi biondi.
E
vogavo, mentre tra i miei fragili legami
degli
annegati scendevano a dormire, a ritroso.
Ora
io, battello perduto sotto capelli di anse,
gettato
dall’uragano nell’aria senza uccelli,
io,
che mai corazzate o vele delle Anse
avrebbero
ripescato la mia carcassa ebbra di acqua;
…………………………………………………………….
VEILLEÈS
C’est le repos
éclairé, ni fièvre, ni langueur, sur le
lit ou le pré.
C’est l’ami ni ardent
ni faible. L’ami.
C’est l’aimée ni
tourmentante ni tourmentée. L’aimée.
L’air et le monde
point cherchés. La vie.
-était-ce donc
ceci ?
-Et le rêve fraichit.
………………………………………..
(da : Illuminations)
VEGLIE
E’
il riposo luminoso, né febbre né languore, sul letto o sul prato.
E’
l’amico né ardente né debole. L’amico.
E’
l’amata né tormentosa né tormentata. L’amata.
L’aria
e il mondo non cercati. La vita.
Era questo dunque, proprio questo?
E
il sogno rinfresca.
…………………………………….
MARINE
Les chars d’argent et de cuivre -
Les proues d’acier et d’argent -
Battent l’écume, -
Soulèvent les souches des ronces.
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l’est,
Vers les piliers de la foret, -
Vers les futs de la jetée,
Don l’angle est heurté par des
tourbillons de lumière.
(da :
Illuminationes)
MARINA
I
carri d’argento e di rame _
le
prue d’acciaio e d’argento _
battono
le schiume, _
sollevano
i ceppi dei rovi.
Le
correnti della landa,
e
gli immensi solchi del riflusso,
in
circolo corrono ad est,
verso
i pilastri della foresta, _
verso
i fusti del molo
in
un angolo investito da turbini di luce.
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